À l’image des services de prévention offerts par les assureurs dans le secteur de la santé, ces derniers se positionnent également sur la prévention routière en intégrant de plus en plus de services et produits spécifiques dans leurs offres d’assurance automobile.

 

Face aux évolutions technologiques dans le secteur de l’automobile…

Le secteur de l’automobile connaît une importante évolution grâce aux nouvelles technologies. En effet, les véhicules sont de plus en plus perfectionnés, à la fois sur le plan écologique ou des performances, mais également sur le plan technologique avec l’essor des véhicules autonomes et connectés comme nous l’avons récemment vu lors du CES 2017 de Las Vegas.

Les constructeurs proposent maintenant en option d’avoir à disposition différentes technologies dans son véhicule. Si ces technologies ont souvent des fonctions liées au confort, comme le wifi, le chargement sans fil pour smartphones ou encore des systèmes de divertissement, elles peuvent également avoir des intérêts liés à la sécurité des occupants ou autres usagers de la route. Nous pouvons ici citer des systèmes de détection de piéton qui se chargeront de ralentir le véhicule pour limiter les dégâts, des systèmes chargés de maintenir le véhicule dans sa file ou encore des dispositifs contrôlant l’état de vigilance du conducteur, la somnolence étant la première cause d’accidents sur l’autoroute.

Ainsi, la commission européenne va rendre obligatoire les systèmes d’appels d’urgence dans les véhicules neufs vendus à partir de 2018. Ce système, qui a pour objet de prévenir automatiquement les secours en cas d’accident, permettra selon les estimations de sauver 2.500 vies par an en permettant aux blessés d’être pris en charge à temps. Les constructeurs n’ont d’ailleurs pas attendu puisque ce système d’appel d’urgence est déjà présent dans la majorité des véhicules vendus depuis 2015.

Nous assistons donc aujourd’hui à une véritable prise de conscience des constructeurs, des autorités et également des usagers de la route qui n’hésitent plus à dépenser pour des accessoires à finalités purement sécuritaires et de prévention routière. Depuis peu, un autre acteur souhaite tirer profit de ces nouvelles technologies et des services d’aide à la conduite qui en découlent, les compagnies d’assurance.

 

… les assureurs se repositionnent

Les assureurs ont un réel rôle à jouer ici puisqu’ils sont déjà les partenaires des conducteurs et fabricants automobiles. Ils ont donc tout intérêt à intégrer les aides à la conduite à leurs offres de service et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela leur permet de se positionner sur une offre de service complémentaire au produit d’assurance de base. De plus, et nous l’avons vu précédemment, ces aides à la conduite participent à la réduction des sinistres et donc à la réduction des coûts pour les assureurs. D’autant plus que cette offre de service « Pay how you Drive » est également bénéfique aux assurés, qui se voient récompensés de leur bonne conduite.

Selon une étude du cabinet Roland Berger, réalisée en partenariat avec l’Efma, 60% des 35 principaux assureurs européens proposent déjà des solutions « connectées », le plus souvent via des applications à télécharger sur smartphone ou parfois via des capteurs et des boîtiers embarqués dans le véhicule de l’assuré. L’étude distingue trois approches chez les assureurs. La première consiste  à ne pas faire de lien direct entre leur solution connectée et le montant de la prime d’assurance. Il s’agirait plutôt de prévention routière et d’aide à la « bonne » conduite. La deuxième étape est la plus innovante puisqu’elle instaure une modulation tarifaire, positive pour l’assuré. Les bons conducteurs bénéficiant de ristournes. En revanche, pour le moment, aucun de ses assureurs européens ne pratique l’étape « ultime », baptisée « pay how you drive » (vous payez comme vous conduisez) en modulant les tarifs de la prime à la hausse ou à la baisse, selon le comportement du conducteur.

Allianz propose par exemple l’offre « Allianz Conduite Connectée » qui permet d’économiser jusqu’à 30% de son assurance auto.  Un boîtier TomTom est fourni et permet de mesurer la qualité de la conduite sur un indice de 100. Il est également précisé que le client n’est jamais pénalisé si ses indicateurs ne sont pas positifs, afin d’inciter les assurés à utiliser ce système.

Autre exemple, celui de l’assureur « AgInsurance » qui propose des remises et avantages aux clients possédant des véhicules avec au moins 2 systèmes d’aide à la conduite (régulateur de vitesse adaptatif, avertisseur d’angle mort, détecteur de fatigue, assistance au freinage d’urgence, alerte de franchissement involontaire de ligne, système d’appel d’urgence…).

Ce type d’initiatives devrait se multiplier avec le renouvellement du parc automobile qui permettra de sécuriser un peu plus nos déplacements du quotidien.

 

Les assureurs profitent donc de l’essor technologique pour nous proposer de nouveaux services ou réduire nos cotisations ce qui va dans le sens de l’assuré. Il faut également être conscient que cet essor technologique va amener de nouvelles problématiques pour les assureurs. En effet, avec le développement et la prochaine arrivée des voitures autonomes sur nos routes, les assureurs vont devoir revoir leur modèle et se poser des questions de nature morale comme l’a illustré le MIT avec un site internet interactif.