Blablacar, Criteo, Sigfox, Free, Leetchi… la France est LA terre de création d’entreprises puisqu’elle est championne d’Europe de la création d’entreprise depuis la crise. Petites mais très présentes, plus de 550 000 PME ont été créées pour la seule année 2014. Et comme toute entreprise, les PME doivent se couvrir face à différents risques. Mais face aux défaillances des PME, les assureurs doivent-ils en avoir peur ?
Oui, les PME sont par définition risquées mais nécessaires
L’avenir des PME n’est pas toujours fiable et précis : créer une entreprise signifie prendre un risque. Et même si une PME peut apparaître pérenne, le climat financier et économique peut impacter et détruire un grand nombre d’entreprises françaises : plus de 62 000 entreprises ont mis la clé sous la porte en 2014.
Quels sont les risques auxquels doivent faire face les PME ?
Une simple rupture de la chaîne d’approvisionnement peut entraîner de lourdes conséquences et mettre en péril la santé financière d’une PME (ex : une catastrophe naturelle provoque la non-livraison de bois chez un fabricant de fenêtre en bois). Une PME peut être victime d’un manque à gagner, manquer de trésorerie et éprouver des difficultés afin de trouver les financements nécessaires pour survivre. Les PME doivent faire face à une multitude de risques de tout ordre, tels que les :
- risques financiers ;
- risque d’interruption de chaîne d’approvisionnement ;
- risques de perte d’exploitation ;
- risques politiques ;
- risques informatiques ;
- risques psychosociaux ;
- etc.
La liste est longue et tributaire des activités exercées par les PME. Les risques représentent autant de situations susceptibles de mettre en péril une PME si elle n’est pas préparée à y faire face.
Des alternatives adaptées aux PME pour couvrir leurs risques spécifiques
Certaines assurances sont obligatoires pour l’activité des PME, comme par exemple la responsabilité civile décennale des entreprises du bâtiment. D’autres sont facultatives mais souvent nécessaires et essentielles, comme l’assurance des pertes d’exploitation qui permet à une entreprise d’être couverte en cas de sinistre (incendie, inondation, tempête, etc.).
Les PME se doivent de bien évaluer leur exposition aux différents risques et de choisir les formes de couverture adéquates. Néanmoins, face à la prudence des assureurs, les PME doivent parfois redoubler d’efforts pour convaincre ces derniers de leur fournir les garanties adaptées à leurs besoins. En effet, certains risques sont parfois jugés (à tort ou à raison) trop dangereux à couvrir pour les assureurs. Des risques peuvent être difficilement assurables lorsqu’ils présentent une composante systémique qui met à mal la mutualisation. Il est parfois impossible de définir une probabilité de récurrence faute d’historique pour l’aléa en question.
Les PME peuvent donc choisir de bifurquer. Ainsi, certains produits dérivés représentent un moyen avantageux de transférer une partie des risques financiers (prix, taux, change).
De nouvelles alternatives adaptées au financement des PME
Malgré une certaine fragilité structurelle, les PME demeurent un incontournable facteur de croissance pour l’État français : elles emploient presque 49% de la population française salariée et donc génèrent une réelle source de revenu pour l’État via la fiscalité imposée. La bonne santé des PME françaises est donc essentielle pour la France et pour ses citoyens. Or, même pour se procurer de faibles montants, les PME peuvent éprouver des difficultés à trouver un créancier, faute à de petites durées qui s’avèrent peu rentables pour les banques.
Face à ce dilemme, des PME se sont embouchés dans ce créneau : créer une PME pour aider les PME via le crowdfunding, c’est-à-dire mettre en relation des prêteurs particuliers et de jeunes entrepreneurs. C’est le cas de plateformes telles que KissKissBankBank ou Finsquare. Ainsi, un particulier peut prêter une somme d’argent, avec un taux d’intérêt, à une PME qu’il choisit : un système gagnant-gagnant pour le créancier comme pour la PME qui peut rapidement se procurer de faibles montants. Ces plateformes vont plus loin en intégrant à leur modèle économique le principe de mutualisation, base de l’assurance : elles assurent aux prêteurs le risque de défaillance des PME débitrices ! Elles parviennent à innover et s’appuient sur de nouvelles perspectives de financement.
Les marchés publics sont une importante source de revenu pour les PME puisqu’ils pèsent près de 200 milliards d’euros en France. « Seulement » 35% des contrats publics sont décrochés par des PME, faute à des barrières à l’entrée pour les PME candidates : en effet, le chiffre d’affaire de la PME devait représenter plus de deux fois la valeur du marché public. L’Etat français œuvre actuellement à faciliter l’accès des PME aux appels d’offres relatifs aux marchés publics. A l’avenir, les appels d’offres devraient être découpés en plusieurs lots, représentant donc des marchés de tailles inférieurs mais accessibles.
Les assureurs ne restent pas en queue de peloton en matière de financement des PME. Ils y participent même activement depuis quelques années, notamment par la création de « fonds de prêts à l’économie » sous forme obligataire. Le concept est simple : les assureurs investissent dans un fonds qui souscrit des obligations auprès de PME et ETI. Bien que le risque de crédit subsiste, il reste faible car …mutualisé dans le fond.
Les PME représentent de petites structures, parfois à risques, qui sont loin de posséder les procédures et outils des grands groupes français. Mais elles demeurent indispensables à la santé de l’Etat français et de ses citoyens.