Au 1er semestre 2015, le coût des sinistres « grands risques » s’élève à quelque 41,6 milliards de dollars (Md$), soit 7,6 Md$ de plus qu’au 1er semestre 2014. Les catastrophes d’origine humaine ont doublé, passant de 3 Md€ en septembre 2014 à 6,6 Md$ cette année à la même période. À elle seule, la catastrophe de Tianjin en août dernier pourrait représenter un impact économique de 3,3 Md$ !

 

Des sinistres aux causes multiples

Ce ne sont pas moins de 10 sinistres grands risques d’origine humaine qui ont marqué le début de l’année 2015. Ce sont les explosions industrielles qui se placent sur la 1ère marche du podium. Les causes des sinistres les plus importants ont consisté essentiellement en des accidents sur des plateformes pétrolières, des incendies et bien entendu le crash de la Germanwings.

Survenus pour la plupart dans des pays où le niveau d’assurance est élevé, ces catastrophes ont eu un impact financier certain sur les compagnies d’assurance et surtout sur les réassureurs. Comment ces derniers évaluent-ils les cotisations des traités de réassurance face à des sinistres aussi imprévisibles ?

 

Une détermination aléatoire de leurs occurrences ?

En appliquant le principe fondamental de l’assurance – analyse des coûts des sinistres et de leurs fréquences – il n’est pas si facile pour les professionnels de déterminer le montants de cotisations des traités de réassurance dans le domaine.

L’évaluation des dommages et donc des coûts dépend essentiellement de la concentration urbaine du lieu où se produit le sinistre. Une catastrophe sera d’autant plus coûteuse qu’elle frappera une ville ou une région fortement urbanisée caractérisée par une concentration de richesse.

Si la valeur des dommages causés par une catastrophe est aisément mesurable, il n’en est pas de même pour leurs fréquences. Contrairement aux catastrophes naturelles qui peuvent être plus ou moins prévisibles, celles d’origine humaine reste un défi statistique pour les assureurs et réassureurs : comment prévoir la folie meurtrière, l’imprudence, la négligence ? Heureusement qu’il s’agit d’évènements rares, voire exceptionnels et c’est par comparaison avec d’autres catastrophes rares (séismes, tsunamis) que les professionnels déterminent une fourchette plausible de fréquence.