Les start-up soufflent un vent frais sur le secteur de l’assurance
Le domaine de l’assurance est en pleine mutation : on assiste aujourd’hui à un véritable phénomène de « startupisation » à l’échelle mondiale avec l’émergence de start-ups dédiées et qui, à leur humble échelle, espèrent ou parviennent déjà à bousculer les codes traditionnels de l’Assurance.
Qui a dit que le secteur de l’Assurance n’était pas innovant ?
Une étude menée par Accenture fin 2014 auprès de 141 assureurs IARD dans 21 pays a permis de regrouper divers points de vue quant au futur du secteur de l’assurance. Ces travaux confirment que les start-ups de l’assurance ont de beaux jours devant elles puisque :
- 59% des cadres dirigeants du secteur de l’assurance pensent que leurs concurrents réaliseront des acquisitions de start-up au cours des trois prochaines années et
- 75% des assureurs sont convaincus que le digital révolutionnera le secteur de l’assurance à moyen terme (dans les cinq ans)
Aux États-Unis, la révolution est déjà en marche : l’écosystème des start-ups dédiées est parvenu à lever en une seule année presque la moitié ($1.39M) des fonds qu’elle avait levé depuis 2010 (soit $2.12M en 4 ans). Par ailleurs, on peut noter que les fonds levés concernent majoritairement (56%) le secteur de l’assurance-santé.
En France, de nombreuses start-ups amorcent un véritable changement dans les rapports assureur-assuré, mais aussi dans les produits et services proposés. À ce titre, on peut, entre autres, citer Inspeer (déjà évoqué dans un précédent article) qui propose la mutualisation de franchise, Shift Technology qui se targue de pouvoir détecter les fraudes à l’assurance ou encore ClimateSecure qui propose d’assurer les entreprises contre les aléas climatiques.
Qui a dit que le secteur de l’Assurance n’était pas engagé ?
De façon plus globale, la « startupisation » de l’Assurance passe aussi par le soutien que peuvent apporter certaines compagnies d’assurance traditionnelles en faveur de l’innovation et de l’entreprenariat à l’instar du Groupe Axa qui s’érige par exemple en tant que partenaire du « Hello Tomorrow Challenge » visant à mettre en exergue et à appuyer des projets innovants concernant tant l’énergie ou la robotique que le big data.
De ces différents mouvements, une tendance nette se dégage : les assureurs ne souhaitent pas passer à côté de l’Über de l’assurance. Néanmoins, on peut légitimement se demander si la prise de position des acteurs traditionnels ne risque pas de menacer l’innovation apportée par ces start-ups. Du positionnement des géants de l’assurance dépend donc la valeur créée dans ces partenariats.