Suppression de 4490 emplois pour la CNAM
Le 31 juillet dernier, le conseil d’administration de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) a rendu un avis favorable à la feuille de route 2014-2017. Ce texte prévoit notamment le non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux à la retraite, pour les quatre prochaines années à venir.
La conséquence directe de ce non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux est la suppression de 4490 emplois d’ici à 2017, soit une perte d’effectif de plus de 6%. Cette diminution d’effectif fait suite à une réduction des coûts de gestion de 3% d’ici à 2017, soit une réduction de 6,2 milliards d’euros.
Ces suppressions de postes annoncées ont été très mal perçues par les différents syndicats représentés au conseil d’administration dont font partie la CGT, FO et CFE-CGC. En effet, ces derniers avaient émis un avis défavorable en votant contre ce texte lors de la convention d’objectifs et de gestions (COG), qui est à l’origine de ces suppressions. Les autres administrateurs, dont le Medef et la Confédération Générale du Patronat des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME) ont voté, au contraire, en faveur de ce texte.
Augmentation de 2% des fonds consacrés à la prévention
Selon ces derniers, cette tendance de suppression de postes fait suite aux gains de productivité réguliers, dont la principale raison est la dématérialisation des feuilles de soins grâce à la carte Vital.
Cette transformation a pour conséquence la réduction du nombre de salariés affecté au traitement des documents. De surcroît, la possibilité de faire des démarches en ligne ou par téléphone suit cette optique.
Ces suppressions d’emplois s’inscrivent également dans une démarche de hausse des fonds consacrés à la prévention à hauteur de 2% par an. De plus, elle a aussi pour but d’élever les seuils de couverture universelle (CMU), ainsi que ceux de l’aide à la complémentaire santé.
Mais la feuille de route ne s’arrête pas là. Les caisses devront également mettre en œuvre le « tiers payant généralisé » chez les médecins. Cette initiative a pour objectif de dispenser les clients de l’avance des frais lors des consultations.
Vers une simplification des procédures
Les effets de la mise en place du tiers payant généralisé sont différents en fonction de la typologie des acteurs.
Les patients seront exemptés des démarches administratives et des avances financières. Pour les professionnels de la santé, les procédures de gestion seront simplifiées : bénéfique au développement d’une relation privilégiée avec les patients.
Néanmoins, cette simplification de la gestion à l’origine de l’accélération des procédures accentuera, en parallèle, les suppressions d’emplois.
Enfin, avec une telle mesure, le nombre de personne allant chez le médecin, ainsi que la fréquence des consultations, risquent d’augmenter. Le point positif de cette initiative est de faciliter l’accès aux soins à des personnes, qui n’en avaient pas forcément les moyens jusqu’à présent.
Cependant, avec un déficit de pratiquement 7,5 milliards d’euros, il est légitime de se demander comment cette mesure peut s’inscrire dans une démarche de responsabilisation du déficit de l’assurance maladie.