La différence relative entre le contenu des discours du candidat Donald Trump à l’élection présidentielle et ceux du 45e président des États-Unis maintient une inquiétude notable à tous les niveaux : économique, géopolitique, écologique, société.  Par ailleurs, les domaines de l’assurance et de la protection sociale ne sont pas en reste …

Face à ces incertitudes, comment les acteurs de l’assurance réagissent-ils ? Quels changements concrets peut-on entrevoir dans les prochains mois ?

Dans l’immédiat, l’élection de Trump bouscule peu l’assurance

Si la victoire de Donald Trump était majoritairement inattendue au soir du 8 novembre 2017, son effet sur le marché de l’assurance reste flou dans l’immédiat.

En effet, si les bourses mondiales ont été impactées dès l’ouverture des marchés le lendemain de l’élection (CAC40 à l’ouverture : -2.83%), elles ont su se reprendre en fin de journée grâce notamment à l’impulsion de Wall Street. Quelques jours plus tard, la hausse des taux de la Fed a su envoyer des signaux d’optimismes sur les perspectives de l’économie américaine.

Quant aux dirigeants des compagnies d’assurance, le discours se veut lui aussi rassurant sur les impacts à court terme. Andreas Gruber, directeur financier du groupe Allianz, estimait le jour de l’élection que cette victoire de Trump ne donnerait pas lieu à des « changements immédiats » dans la stratégie d’investissement, qu’il s’agisse de l’assureur lui-même ou de ses clients.

Une inquiétude plus prégnante sur le long terme

Malgré ce sang-froid des premiers instants, les assureurs et réassureurs ne se déclarent pas pour autant sereins pour la suite. En effet, 65% d’entre eux (source : Intelligent Insider) considère le 45e président des États-Unis comme une « source d’inquiétude et de déception ».

Les différentes organisations financières (notamment IIGCC en Europe, INCR en Amérique du Nord, AIGCC en Asie, IGCC en Australie) sont aujourd’hui dans l’expectative, à l’heure où Donald Trump réduit le réchauffement climatique à un « canular » et menace d’un potentiel « Parexit » (sortie de l’Accord de Paris – COP21 en 2015).

Par ailleurs, la remise en cause de l’accord sur le nucléaire iranien, et les menaces sur les accords de libre-échanges peuvent avoir des impacts financiers à plus long-terme sur les banques et les assurances.

Une première initiative concrète : le démantèlement de l’assurance santé aux Etats-Unis

Le démantèlement de l’emblématique réforme du système de santé Obamacare a été le cheval de bataille de Trump pendant toute sa campagne électorale. Malgré ses attaques sur cette mesure phare du président sortant, Trump souhaite abroger celle-ci et la substituer par une assurance pour tous, moins coûteuse, non obligatoire, et avec un renforcement de la couverture santé.

Le jour de son investiture, le président Donald Trump a signé le premier décret ordonnant aux agences fédérales d’alléger les obligations de cette loi par tous les moyens possibles (dérogations, reports, …). En allégeant certaines dispositions, ce texte peut générer à court-terme un manque à gagner pour les assurances, entraînant mécaniquement une hausse des primes.

A terme, l’objectif est d’abroger la réforme et de faire voter une loi de substitution par le Congrès. Ces deux actions ne sont toutefois pas aisées car leur idée même créée une inquiétude générale auprès des 22 millions d’assurés qui voient leur couverture de santé menacée.
D’autant plus que la mise en œuvre dans les différents Etats, dont les fonctionnements sont spécifiques, s’annonce particulièrement complexe…