Fraude à l’assurance : les réseaux sociaux à l’assaut !
Fausses déclarations, complicité entre assurés et surestimations de bien, les fraudeurs sont toujours plus inventifs pour tromper les assureurs. Mais « tel est pris qui croyait prendre », les assureurs adoptent des méthodes nouvelles pour détecter les fraudes et, ainsi, réduire le montant des pertes pour cause de fraude, qui s’élèvent à 2,5 milliards d’euros en 2014 (Rapport de l’Agence pour la lutte contre la fraude à l’assurance)
Comment détecter une fraude grâce aux réseaux sociaux ?
Même s’ils sont encore peu nombreux en France, les assureurs commencent à utiliser les réseaux sociaux pour prendre les fraudeurs la main dans le sac. Exemple : lors d’un accident de voitures, deux automobilistes déclarent un sinistre. Alors qu’elles affirment ne pas se connaître, leur assureur découvre sur Facebook que ces deux personnes se connaissent et sont amies. Ou encore, une personne déclare la perte d’une bague assurée, qui pourtant apparaît à son doigt sur des photos postées sur les réseaux sociaux.
Des photos, des posts, des messages, des vidéos sur les réseaux sociaux sont de nombreuses traces que les assureurs peuvent consulter en cas de soupçon.
Dans quelle mesure les assureurs peuvent-ils utiliser ces données ?
Bien que ces données soient en ligne, les assureurs doivent respecter un cadre juridique précis. Ils peuvent consulter les données publiées publiquement mais pas explorer ou enregistrer les données à caractère personnel des comptes des assurés sur les réseaux sociaux. De plus, le traitement de cette information doit être manuelle. Le traitement automatique ou le stockage sans consentement de ces données n’est pas autorisé par la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés). Enfin, même si certaines photos sont sans équivoque, des enquêtes complémentaires doivent être menées pour prouver la fraude.
En conclusion, les réseaux sociaux sont-ils la nouvelle arme pour lutter contre la fraude ?
En France, même si cette pratique est encore mineure, il est tout à fait probable que cela se développe, à l’image des États-Unis et du Royaume-Uni où les règles de protection sont moins strictes. Le développement de ces pratiques sera potentiellement accompagné d’une émergence de nouveaux acteurs qui permettront de repérer facilement les potentielles fraudes, d’analyser rapidement les cas et de déclencher des alertes. A ce titre, les avancées du Big Data, alliées aux actions manuelles en cas de détection, promettent de beaux jours à la lutte contre la fraude.
Les questions qui se posent alors : qui sont les acteurs qui se démarqueront sur le sujet (Allianz est le seul assureur français à s’être positionné)? Quels processus de surveillance efficaces pourront être mis en place dans le respect des règles CNIL ? Quelles technologies pourront être utilisées ?