Fintech : en assurance aussi
Face à l’innovation, les métiers du secteur de la banque et de l’assurance se transforment. Certaines banques craignent de se faire « ubériser » par les Fintech, ces startups désormais célèbres pour leur valorisation atteignant facilement des sommets. Le secteur financier a désormais connu plus de changement ces 10 dernières années que sur les 200 dernières : et si les banques voient leur secteur impacté par l’arrivée des Fintech, les assurances ne sont pas en reste.
« Insurtech » ces startups qui s’imposent dans le secteur de l’Assurance
48% des assureurs craignent de devoir céder 20% de leurs activités aux Insurtech dans les cinq années à venir. Dans leur globalité, les assureurs voient une potentielle menace dans l’apparition de ces pureplayers sur leur marché : 90% redoutent une baisse de leur activité. Interrogés, plus de trois assureurs sur quatre pensent que les Insurtech vont révolutionner le secteur de l’assurance d’ici cinq ans.
Cinq ans, c’est aussi le délai que s’est donné Oscar, une Insurtech newyorkaise, pour séduire un million de clients. L’offre d’Oscar repose principalement sur la simplification des offres et de la souscription, un parcours digitalisé (téléconseil, téléconsultations, géolocalisation…) et un système de rewarding pour encourager la prévention. Cette startup avait déjà conquis 10% du marché newyorkais en 2014 et compte sur la population américaine jeune, amatrice de technologie et soucieuse de sa santé pour grossir les rangs d’ici là.
Bien que le modèle de cette Insurtech ne fonctionnerait probablement pas en France en raison des différences du système de santé, le succès d’Oscar Outre Atlantique prouve que le secteur de l’assurance aussi pourrait être bousculé par les approches différentes et disruptives des startups.
Quels changements pour le secteur ?
L’arrivée des Insurtech dans l’assurance promet donc d’impacter -et pourquoi pas disrupter- le secteur.
Sans surprise, l’impact premier de l’arrivée des Insurtech concerne le développement d’offres sur mesure pour le client (résultat, comme pour la banque, de l’exploitation du Big Data et de l’analytique), ainsi que la facilité à construire une relation de confiance via une approche customer centric.
La focalisation sur le client et ses attentes, la favorisation de l’engagement client dans la relation et l’exploitation des données forment un triptyque des pratiques utilisées pour construire les Business Model des Insurtech, leur permettant de concrétiser leur avantage concurrentiel. Ces tendances ont été identifiées après deux salons dédiés aux startups à Londres, supposée capitale des Insurtech.
L’enjeu stratégique aujourd’hui pour les compagnies d’assurance traditionnelle est donc d’intégrer ces éléments dans leur organisation pour amorcer des transformations, avec dans le cas échéant, un réel risque de se voir marginalisé.
Certains assureurs ont compris l’enjeu et décident de jouer la carte du partenariat : Allianz a créé un incubateur à Nice, le Crédit Mutuel Arkéa rachète le célèbre Leetchi pour 50 millions d’euros ou encore Axa qui dépense 100 millions d’euros pour créer son propre « start-up studio » .
L’apparition de ces InsurTechs aux Business Model disruptifs crée donc une forme de pression concurrentielle qui, en un sens, bénéficie aux assurances traditionnelles qui se voient forcées de se tourner vers le digital.
A titre d’exemple, les compagnies traditionnelles exploitent de plus en plus le Big Data grâce aux objets connectés (dans la domotique, l’automobile, ou via le quantify self) offrant à l’assureur une vraie mine d’or : la donnée.
En tirant profit de ces données, ces assureurs se transforment déjà en proposant de nouvelles offres innovantes ( « Pay How You Drive », offre de télésurveillance domotique, grille tarifaire en fonction de l’activité physique grâce aux objets connectés etc..)
La question est désormais de savoir si ces transformations suffiront pour que les InsurTech ne deviennent pas une réelle menace mais, au contraire, des catalyseurs pour réinventer les offres assurantielles.