Les drones ont débarqué depuis plusieurs années dans le domaine de l’assurance et représentent un marché en pleine expansion. Engins d’abord à usage militaire (notamment en matière de reconnaissance), ils ont aujourd’hui envahi la sphère économique, et les particuliers comme les entreprises entrevoient dans leurs usages de nouvelles opportunités. Quelles sont les tendances qui se dégagent, pour les compagnies d’assurance, vis-à-vis de ce nouvel outil ?
Ces aéronefs, capables de voler sans pilote, sont également équipés d’un système de bord permettant le pilotage et le vol de façon automatique, et peuvent embarquer des capteurs modulables permettant l’acquisition d’images de haute qualité. C’est donc la grande agilité des drones à se déplacer dans les airs qui intéresse, notamment, les assureurs. Deux usages principaux, liés à cette agilité, semblent alors se distinguer en matière d’assurance : l’évaluation des dégâts des sinistres couverts par les assureurs et la lutte contre la fraude.
Une agilité mise au service de l’évaluation des sinistres
De nombreuses compagnies à travers le monde utilisent d’ores et déjà les drones pour évaluer les dégâts en cas de sinistres. Ces nouveaux aéronefs apportent, en effet, une grande différence, que ce soit en termes de rapidité ou de précision. Il n’est plus besoin de se déplacer et de réaliser des constats manuels, car il est désormais possible de filmer directement les faits et d’évaluer les dommages à distance. Si les assureurs américains ont rapidement compris l’intérêt des drones dans leur profession, la France n’est pas en reste et certaines compagnies (Allianz par exemple) font appel à des entreprises spécialisées pour faciliter les démarches et procédures de remboursement.
Une couverture du terrain qui permet de lutter contre la fraude
Du côté de la lutte contre la fraude, l’usage du drone est également possible et envisagé. La fraude à l’assurance coûterait près de 2 milliards d’euros par exercice aux assureurs de biens et de responsabilité opérant sur le marché français. Même s’il ne s’agit là que d’une estimation, on comprend dès lors l’importance du phénomène qui constitue naturellement un sujet de préoccupation pour les assureurs soucieux de maîtriser leurs résultats techniques. Or, l’usage de drones (par exemple, à Buenos Aires, dans le but de détecter de nombreuses constructions illégales en survolant des terrains qui aurait permis de recouvrer plus de 2 millions de dollars) en tant qu’outil de lutte contre la fraude sera sans doute amené à se développer dans les prochaines années.
Bien sûr, l’usage des drones par les compagnies d’assurance n’est pas dénué de risques. En effet, tout comme les voitures connectées, les drones restent piratables, ce qui pourrait avoir de lourdes conséquences dans les réalisations d’expertises. Il faudra donc que les assureurs restent vigilant quant à la maitrise de ce nouvel usage.