Les averses de grêle qui sévissent depuis vendredi 27 mai mettent en difficulté les récoltes des agriculteurs, notamment à Chablis, Cognac et Beaujolais. La Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) a donc demandé au gouvernement le classement à l’état de catastrophe naturelle des zones concernées. Ces difficultés rencontrées par le monde agricole sont l’occasion d’un passage en revue de l’assurance récolte.
Dispositif assurantiel depuis longtemps utilisé par des pays comme l’Espagne, l’assurance récole en France existe depuis 2005. Cependant, la couverture des aléas climatiques subis par les agriculteurs se fait encore principalement par l’intermédiaire d’indemnisations appartenant au régime des calamités agricoles. Ces dédommagements apportés après destruction d’une partie ou de la totalité de la récolte en raison d’aléas climatiques sont issus du Fonds National de Garantie des Calamités Agricoles (FNGCA) et de dispositifs connexes (prêts calamités ou de consolidations, aides exceptionnelles, etc…).
Si l’on se penche désormais sur le cas viticole, un peu moins de 20 % des 800 000 hectares de vignes sont assurés en France. Ainsi, l’on constate que cette assurance a connu en France un fort démarrage entre les deux premières années (de 0,57% en 2005 à 10,16% en 2006) et connait, depuis, un taux de pénétration beaucoup moins élevé.
Quoi qu’il en soit, le développement des instruments d’assurance témoigne des risques spécifiques auxquels font face les agriculteurs. Toute la spécificité du monde agricole tient essentiellement au fait qu’il est difficile de garantir, au moment du semis ou même en cours de saison, la quantité ou la qualité de la production, et le prix auquel on pourra la vendre. De ce point de vue, le monde industriel dispose d’une plus grande maitrise de ses paramètres et peut donc anticiper plus facilement les éventuels aléas à gérer.
C’est pourquoi, des propositions émergent ces dernières années, basées notamment sur les systèmes d’auto-assurance. Un compte « Aléas climatiques », proposé entre autre dernièrement par le maire de Sauveterre-de-Guyenne, en Gironde, permettrait par exemple de disposer d’un compte épargne alimenté en cas de bonnes récoltes et déblocable en cas de problème.