Réalité augmentée, mythe ou réalité pour les assureurs ?
Juniper Research prévoit dans son rapport Augmented Reality 2015 – 2019, une tendance nette : en 2017, plus de 2,5 milliards d’applications utiliseront la réalité augmentée. Cette dernière consiste en un système informatique qui rend possible la superposition d’un objet virtuel sur une image réelle, en temps réel, complétant la perception de notre environnement. Alors que l’Occulus Rift vient d’annoncer son prix de vente, où en sommes-nous aujourd’hui avec cette technologie ? Quels en sont les enjeux pour les assureurs ?
Des contributions prometteuses …
Les exemples de mise en pratique de cette technologie ne manquent pas. Aujourd’hui, il est possible de partir à la découverte des rues de Québec, en réalité augmentée depuis son téléphone portable, ou encore d’explorer le château de Guillaume Le Conquérent depuis sa tablette, tel qu’il était voilà 900 ans.
De nombreuses entreprises ont bien compris l’intérêt de la réalité augmentée. Ainsi Ikea propose cette technologie pour présenter les produits de son catalogue. L’intérêt est alors multiple puisqu’elle permet aux clients de visualiser les meubles dans leur habitat, battant en brèche une des contraintes du e-commerce. De plus l’image de marque est renforcée par cette nouveauté.
… aussi dans l’Assurance …
Les bénéfices potentiels de la réalité augmentée sont également nombreux pour les assureurs. Dans un premier lieu, elle permet de simplifier l’accès et la sélection des offres aux assurés grâce à la géolocalisation des professionnels de santé ou du secteur automobile, partenaires de la compagnie ou bien encore des agents d’assurance avec visualisation de leur offres & produits.
Elle permet également, en adéquation avec l’exemple du géant Suédois du meuble, d’apporter de la valeur aux catalogues avec des contenus en réalité augmentée (guide d’utilisation, vidéo,…) que l’utilisateur pourrait consulter en passant son smartphone devant le support.
Plus encore, cette technologie pourrait permettre de réduire les risques des assurés. À titre d’exemple, pour les produits automobiles, les assureurs pourraient nouer des partenariats avec des marques automobiles s’engageant à sécuriser la conduite via la réalité augmentée. L’objectif consisterait à réduire la probabilité d’occurrence des sinistres et, en conséquence, la prime des automobilistes. Cette proposition est d’ores et déjà à l’étude, comme le prouve l’entreprise BMW, qui a présenté un prototype de lunettes de réalité augmentée apportant au conducteur un confort en matière d’information (limites de vitesse autorisées, flèches de direction sur la route, rappel des panneaux de signalisation). Cette mission de sensibilisation s’applique également à d’autres produits d’assurance, comme la prévention des risques domestiques sur laquelle Allianz travaille, comme l’atteste le lancement d’une application sympathique, la maison hantée sur le sujet.
… mais loin des projections imaginées dès 1990
Il est certain que cette technologie saura améliorer l’expérience client et, par conséquence, la fidélisation aux marques. Néanmoins, nous sommes bien éloignés du concept de réalité augmentée pouvant nous faire entrer dans un univers cognitif totalement différent, avec une nouvelle façon de vivre telle qu’elle pouvait être fantasmée dans les année 1990. Les applications actuelles restent isolées, plus ou moins convaincantes, très peu immersives, et mal intégrées à la vie. Patience, laissons la technologie murir et la puissance de calcul des appareils grandir. Un jour la réalité augmentée deviendra incontournable.