L’assurance au poignet, gadget ou révolution ?
Le lancement de l’Apple Watch en avril 2015 a mis en lumière le secteur des wearables à direction du grand public. Ce secteur, bien actif auparavant, a alors quitté le statut de chasse gardée des geeks technophiles pour intéresser le grand public en attente d’innovation. Pour les entreprises, cet événement a également été perçu comme le coup d’envoi de la conquête de ces nouveaux appareils et usages. Quelques mois plus tard, quel en est le bilan pour les assureurs ?
Quelques applications pour montre connectée lancées, mais en nombre limité
Dès le lendemain du lancement de la montre Apple, quelques compagnies d’assurance annonçaient la compatibilité de leurs applications mobile. Ainsi, Alllianz a mis à jour, le jour même de la sortie du produit à la pomme, son application « Mon Allianz Mobile » pour la connecter au poignet des assurés. Au-delà de l’enrichissement d’applications existantes, certains assureurs ont décidé de lancer de nouvelles applications, telle que « SOS Urgences », développée par Malakoff Médéric.
Ces mouvements démontrent bien l’intérêt que portent les assureurs sur ce nouveau produit. Il leur permet de développer de nouveaux services, de se rapprocher du quotidien de leurs clients, mais également de mettre en place les prémices des nouveaux produits d’assurance basés sur les habitudes des clients.
Un développement limité par des usages encore en définition
Malgré ces quelques exemples, la course à la montre connectée ne semble pas encore aujourd’hui véritablement lancée pour les assureurs. Pour
preuve, on peut citer les faibles chiffres d’installation de ces applications. L’explication peut être trouvée dans plusieurs facteurs.
Tout d’abord, techniquement, les montres sont encore limitées. Pour l’exemple d’Apple, la durée de vie de la batterie rend difficile son acceptation par une large part de la population. À l’inverse, des montres à l’autonomie plus durable le payent par des fonctionnalités limitées, comme le prouve l’exemple de Pebble. Ici, pas d’écran tactile ou de capteur de rythme cardiaque, ce qui limite le développement de nouveaux services.
Surtout, au-delà de ces limitations d’ordre techniques, les utilisateurs semblent encore hésitants quant aux usages de ces appareils. À titre d’exemple, la Samsung Galaxy Gear embarque un appareil photo, mais de piètre qualité comparé à celui du smartphone. Quelle en est alors l’utilité ? Plus encore, se pose la question des données privées. Ainsi, les montres sont le compagnon quotidien des particuliers, ce qui peut, théoriquement, permettre de proposer des services au plus proche des besoins de l’utilisateur. Mais pour ce faire, des données, notamment à caractère privé, doivent être récoltées. Or les citoyens sont de plus en plus regardant sur l’usage fait des informations collectées. De ce fait, les assureurs eux-mêmes deviennent hésitants, notamment du fait d’un cadre réglementaire encore en cours de construction.
En conclusion, il apparait que les montres connectées ont le potentiel de devenir un socle pour de nouveaux produits d’assurance. Néanmoins la question des usages et de l’adoption par le grand public restent encore à traiter. Et si une autre réponse provenait d’une utilisation par les agents des assureurs eux-même ?