Les drones, un marché propice à l’offre d’assurance

Le marché des drones est en pleine expansion. 300 000 drones devraient être vendus cette année, dépassant ainsi le million de drones détenus. Avec un marché de 288 millions d’euros en 2015 –contre 62 millions en 2013-, la France se positionne comme l’un des premiers pays utilisateurs de drones, derrière les États-Unis et le Royaume-Uni. Si les drones de loisir font le bonheur des particuliers, ce sont surtout les professionnels qui sont les plus susceptibles de contribuer au développement du marché. Agriculture, cinéma, journalisme… ce sont autant de secteurs qui sont désormais plus sensibilisés à l’usage des drones et aux bénéfices qui en découlent, à savoir une surveillance optimisée des récoltes, de meilleures prises de vues, etc. Plus les usages se multiplient, plus des risques émergent. On dénombre par exemple de nombreux accidents liés aux drones. Entraînant la chute de l’appareil et des dommages collatéraux, ceux-ci posent de larges problèmes de sécurité et offrent ainsi des opportunités aux assurances.

Des offres d’assurance à adapter aux risques

Dans un contexte d’évolution de la règlementation et d’émergence des drones et des risques associés, les assureurs développent de nouvelles offres. Ainsi, pour répondre aux besoins des clients, auxquels la législation européenne impose de souscrire une assurance pour les drones de plus de 20 kg, de plus en plus d’assureurs sont apparus sur le marché. La plupart prend en charge la responsabilité civile, soit les dommages matériels et corporels causés à des tiers, pour des primes de 300 à 400€ par an environ. Parmi les assureurs présents sur ce créneau, on retrouve Axa, Allianz ou la Réunion Aérienne. Certains assureurs couvrent également la perte de l’appareil, voire les dommages causés lors de son exploitation ou la responsabilité civile en cas de guerre ou de détournement. Néanmoins, peu d’assurances couvrent les dégâts causés à la charge utile des drones -à savoir les équipements embarqués (capteurs, caméra,…)-, alors que le coût est très élevé et peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros. Drones-rc.com est ainsi l’un des rares acteurs à proposer une offre multirisques couvrant les appareils embarqués pour les professionnels de l’image, les constructeurs et les industriels. Outre les offres destinées aux particuliers comme aux professionnels, les assurances développent des solutions spécifiques à certains secteurs d’activité. Groupama a ainsi lancé, en association avec le fabricant de drones Airinov, une assurance couvrant les dommages causés ou subis par les drones à usage agricole. Même si des efforts sont faits pour affiner l’offre et l’adapter au mieux aux besoins des professionnels, le marché manque encore de maturité, et les assureurs n’ont pas encore suffisamment de retours d’expérience pour estimer au mieux les risques.

Pour une offre adaptée, les assureurs doivent prendre en compte de nouveaux risques

L’usage des drones fait également émerger plusieurs risques aujourd’hui non pris en compte par les assureurs. Le premier type de risques est lié à la cybersécurité. Peu sécurisés, les drones pourraient en effet faire l’objet de cyberattaques, et entraîner des dommages imprévus. Les mesures de sécurité informatique prises par les constructeurs devraient ainsi se renforcer et entrer en compte dans l’évaluation des risques réalisée par les assurances. Un deuxième risque concerne la violation de la vie privée, elle aussi non couverte par les assurances. Les pilotes de drones pourraient ainsi avoir à verser des dédommagements en cas de violation avérée de la vie privée de tiers, ce qui pourrait être couvert par les assurances pour les professionnels. La compétence des pilotes est également un risque à prendre en compte. Le manque de formation et d’encadrement des pilotes peut entraîner un manque d’éthique et une prise de risque en matière de sécurité, comme en témoigne le nombre croissant d’incidents de drones ayant failli provoquer une collision avec des avions. Les assurances devraient ainsi tenir compte de cette hétérogénéité des comportements des pilotes pour mieux évaluer et réduire les risques. Enfin, les assureurs doivent s’adapter à la législation, qui n’est pas uniforme au niveau international. Même si des travaux sont entrepris pour adopter une règlementation unique en Europe, chaque pays dispose encore de sa propre règlementation en la matière. Ce manque de normes internationales est un frein à l’harmonisation et au développement des offres d’assurance pour drones.

Le développement des drones est au cœur des préoccupations des assureurs car il suscite de nouveaux risques que ceux-ci doivent prendre en compte pour adapter leur offre à la réalité du marché. Le développement des usages des drones et leur extension à de nouveaux domaines tels que la livraison de colis nécessite ainsi une adaptation constante des assureurs. Outre le marché qu’ils représentent, les drones sont aussi utiles à l’activité des assureurs. L’intégralité de leur potentiel pour l’assurance reste donc à déterminer et à exploiter.