Si le cinéma et l’assurance sont nés la même année (1895) c’est qu’il n’y aurait pas de cinéma sans assurance. Pendant que les festivaliers fêtent les frères Lumières, l’occasion en est de faire un clin d’œil sur la couverture des risques lors de la réalisation d’un film. La production des films, l’importance des moyens financiers investit lors de la réalisation, la mobilisation des compétences, sont autant de sujets qui nécessitent inexorablement une gestion spécifique des risques mais surtout une bonne répartition des risques.
Le risque financier : une mutualisation implicite des risques
Tous les risques ne sont pas pris en compte par des compagnies d’assurance.
En effet, le mode de financement des films en France permet une mutualisation implicite du risque financier grâce à une logique de préfinancement soutenu par :
- Système d’aide publique,
- Engagements financiers des distributeurs,
- Obligation légale de financement à la charge des chaînes de TV.
Ainsi, c’est dans le cycle de production du film que le producteur prend le moins de risque. En effet, il va minimiser l’exposition au capital en mutualisant le risque au niveau des distributeurs et des diffuseurs TV. C’est donc eux qui prennent le risque d’acquérir une œuvre avant sa réalisation et le risque de décalage entre le montant payé et les revenus réalisés.. C’est pourquoi le producteur ne se couvre en général que contres des risques externes au risque financier de la production de film. Par exemple, le producteur se couvre contre le risque de change quant le budget et le plan de financement sont arrêtés et que les perspectives de recettes sont évaluées.
Le tournage : un foisonnement de risques couverts par les assureurs
Un film est difficile à assurer car tout doit être pris en considération lors du tournage : de la dangerosité d’une cascade, en passant par les aléas météorologiques ou encore les matériaux utilisés pour les décors.
Les risques qui sont systématiquement couverts par les assureurs sont les suivants :
- le retard de tournage ou l’abandon de la production consécutivement à une maladie, à un accident ou au décès du réalisateur ou des principaux acteurs, les dommages sur les décors ou le matériel de tournage,
- les risques relatifs aux personnes présentes sur le tournage
- les risques de responsabilité civile,
- la bonne fin c’est-à-dire la garantie que le film sera fait à une date déterminée pour un montant déterminé
En effet, si le studio est cambriolé, la location en urgence du matériel indispensable à la reprise du tournage est alors couverte. Si les costumes sont endommagés, le recrutement de couturiers sur place est aussi couvert. Les nombreux risques encourus lors de la production et du tournage d’un film sont assurés par des polices « ad hoc ». La connaissance et la maîtrise des particularités des métiers du cinéma et de l’audiovisuel sont plus que nécessaires pour proposer des couvertures adaptées aux différents risques.
Enfin, des compléments de garantie sont possibles en cas de situations et de contraintes particulières. Il peut y avoir des risques liés à la situation géopolitique d’un pays impliquant l’arrêt ou l’interdiction de tournage et certains tournages dangereux impliquent de mettre en place des garantie sur les hommes en cas d’accident entraînant décès ou invalidité, et donc de souscrire des assurances rapatriement.
Les nombreux risques encourus lors de la production et du tournage d’un film sont assurés par des polices « ad hoc ». La connaissance et la maîtrise des particularités des métiers du cinéma et de l’audiovisuel sont plus que nécessaires pour proposer des couvertures adaptées aux différents risques.