Le big data au service des assurances indicielles
Les événements dits « climatiques » sont des événements qui nous touchent tous, souvent lourds de conséquences mais paradoxalement pas toujours pris en charge par notre assurance. Nous allons voir que sur ce segment, le big data offre la possibilité d’étoffer les offres proposées à travers des polices plus adaptées.
Un manque dans les offres existantes
Alors que les événements climatiques résultant d’événements extrêmes (de type « catastrophes naturelles » : tremblement de terre, tempête, etc.) peuvent être couverts par des assurances classiques ou des Cat Bonds, les dégâts causés par les « anomalies météorologiques » sont eux moins souvent indemnisés.
Pour exemple, un été trop pluvieux peut, en plus de gâcher les vacances de nombreux particuliers, avoir de lourdes répercussions sur l’économie agroalimentaire ou touristique.
De nouveaux types d’assurance sont donc en train d’émerger pour répondre à ce besoin de couverture face aux variations météorologiques. Ce besoin est partagé à la fois par les pays émergents, qui y voient un moyen de sécuriser leur approvisionnement alimentaire, et par les pays matures qui cherchent à limiter les impacts de ces variations sur les entreprises.
L’assurance indicielle: une solution adaptée mais limitée
L’assurance indicielle, également connu sous le nom d’assurance paramétrique, se veut être une solution permettant d’apporter une réponse rapide lors d’un dégât subit en fixant un seuil autorisant le déclenchement automatique d’indemnisation. En pratique, s’il manque 100 mm d’eau sur une période et pour une récolte donnée, et que l’indice suivi par l’assurance est la pluviométrie, cela déclenche l’indemnisation de l’assuré de manière automatique.
Cette solution présente également l’avantage de diminuer les coûts de gestion de sinistres en rendant notamment inutile le déplacement d’un expert sur place.
Cependant, ces assurances paramétriques n’étaient jusqu’à présent que très peu généralisées du fait de la complexité pour l’assureur d’analyser les risques associés de manière précise. En effet, c’est la précision des données météorologiques qui permet de déterminer si le seuil a été franchi et le déclenchement de l’indemnisation de l’assuré. Or ces données restaient relativement approximatives du fait d’une difficulté à récupérer des informations fiables et surtout d’avoir les capacités de traiter ces informations correctement.
Le big data : une partie de la réponse
En réponse à ces difficultés d’approximation de l’information, il a fallu attendre les progrès réalisés dans le domaine de l’imagerie satellite pour permettre de récolter des données très précises (pluviométrie, qualité de l’air, hauteur des vagues marines, etc.) en importantes quantités.
Mais c’est surtout les progrès faits dans le traitement de grosses volumétries de données, avec l’essor du big data qui ont permis de rendre exploitable toutes ces données et en retirer des informations précises et fiables permettant la création de ces nouvelles offres
Ces nouvelles perspectives ont d’ailleurs amené AXA a cofonder, avec Climpact-Metnext, la start-up « Climate Secure » spécialisée dans l’assurance des risques climatiques.
À en croire les scientifiques, de nombreux dérèglements climatiques sont encore à prévoir dans les prochaines années et en parallèle, de plus en plus de pays dits « émergents » éprouvent le besoin d’assurer leur sécurité alimentaire. Nul doute que l’assurance indicielle est plus que jamais d’actualité, incitant tous les assureurs à se lancer sur ce marché.