Les assureurs mettent les voiles sur le sponsoring
Connaissez- vous le point commun entre la Route du Rhum, la transat Jacques Vabre et la Solitaire du Figaro ? Ce sont toutes des courses de bateaux ? Oui, mais pas seulement ! N’en déplaisent au capitaine Haddock, ce sont aussi des compétitions prisées par les assureurs en quête de sponsorship rentable. Si l’actualité sportive fait en ce moment même la part belle aux skippers (et indirectement aux assureurs), force est de constater que, d’une façon générale, sport et assurance font bon ménage. Faisons un tour de terrain pour vérifier…
Selon l’IFM Sport Marketing Survey, le secteur de l’assurance fait partie du Top 10 mondial des sponsors sportifs. La tendance est telle que la concurrence tend à se déplacer du marché aux terrains de sport. La compétition fait d’autant plus rage que seuls quelques sports ont les faveurs des assureurs : rugby, football et … voile.
Solidarité, santé, et prévention des risques sont autant de valeurs que peuvent prétendre partager les assureurs avec ces disciplines. Ce faisant, ils s’assurent des retombées médiatiques certaines.
Yvon Breton, directeur général délégué d’AG2R La Mondiale, estimait en avril dernier que l’investissement consenti à l’organisation de la transat dont son entreprise est le partenaire titre, générait des retombées médiatiques 8,5 fois supérieures !
Macif s’est vu élire « meilleur sponsor 2013 » par l’agence conseil en communication et publicité par le sport, Sportlab, doublant ainsi au passage des géants comme Coca-Cola ou la Française des Jeux. Ce prix, elle le doit à son engagement « Macif Solidarité Mer » mais aussi et surtout à Jean Gabard, vainqueur du Vendée Globe la même année. Ce faisant, elle aurait ainsi bénéficié d’une couverture médiatique correspondant à 28 millions d’euros d’équivalence.
Gare au risque image tout de même !
Une histoire trop belle pour être vraie ? Selon Julien Pierre, maître de conférences à l’université de Strasbourg, le risque image n’est pas bien loin… Il peut avoir des conséquences sur deux volets.
En interne tout d’abord : de tels investissements peuvent être difficiles à justifier qui plus est en période de crise.
En externe également. En cas de « défaillance » du sportif ou de l’équipe sponsorisé, le retour de bâton peut être terrible. Si aucun assureur n’a essuyé de revers majeur jusqu’à présent, on peut tout de même rappeler le cas Festina, toujours associé au scandale du dopage plus de 10 ans après. Plus proche de nous, Quick avait voulu retirer l’ensemble de ses publicités avec Anelka durant le mondial en Afrique du Sud. Du risque image au risque financier il n’y alors qu’un pas, tant le retour sur investissement peut être rapidement remis en cause.
Sport, sponsoring et assureurs semblent former, depuis plusieurs années déjà, un trio gagnant ! Ce n’est pas le directeur de la communication de la Macif qui dira le contraire : François Gabard est actuellement en deuxième position de la Route du Rhum !