Assurance low cost : quels enjeux pour les assureurs ?
De plus en plus sensible à la variable « prix », l’internaute est devenu consomacteur. En effet, les recherches d’informations, les devis gratuits et les comparateurs d’assurance lui permettent de dénicher des produits dits « low cost ». Ainsi, face à l’exigence accrue du consommateur, tant en termes de qualité des produits, qu’en termes de prix, les produits low cost sont un réel enjeu pour les assureurs qui souhaitent à la fois satisfaire leurs clients et rester rentables.
Qu’est-ce qu’un produit low cost (en assurance) ?
Les produits low cost sont le plus souvent originaires de compagnies nouvelles qui s’insèrent sur un marché déjà mature et réduisent au maximum les coûts afin de proposer des produits ou des services à des prix très avantageux.
De nombreux exemples d’entreprises nous viennent en tête tels qu’Easyjet ou encore Free Mobile, mais quels noms surgissent dans l’assurance ?
Les produits d’assurance low cost sont le plus souvent distribués de façon directe (internet et/ou téléphone) par des filiales des groupes historiques. On retrouve parmi les plus importantes : Direct assurance (filiale d’Axa), Allsecur (filiale d’Allianz), ID Macif (filiale de la Macif) ou encore Amaguiz (filiale de Groupama).
Des produits centrés sur l’assurance santé, auto et habitation.Si aujourd’hui, la vente en ligne de produits financiers ne pose plus de problème (ni technique, ni juridique) grâce à la signature électronique, les produits d’assurance peinent encore à être vendus en ligne en France : 3% des contrats souscrits en 2013 (contre 10% en Espagne ou encore 70% en Angleterre). Pourtant de nombreux contrats peuvent déjà être souscrits en ligne et parmi les produits les plus plébiscités sur la toile on retrouve : les contrats d’assurance santé, les contrats se rapportant aux véhicules motorisés et les contrats d’assurance habitation. Bien qu’un peu moins visible, l’épargne low cost connait également quelques beaux succès comme par exemple : Générali (produits Boursorama ou Ingdirect), le Crédit Agricole (BforBank), ou encore le Crédit Mutuel / Fortuneo (Suravenir), qui proposent des produits avec très peu de frais et des rendements sur les fonds en euros parmi les meilleurs. |
Top 3 des produits concernés par la souscription full-web sur les sites généralistes : Produits santé Produits habitation Produits Auto |
Quelles solutions envisagées afin de proposer des produits low cost ?
L’assurance low cost appelle le plus souvent une couverture du risque moins importante par la compagnie et une prise en charge des risques par l’assuré de fait augmentée. Prenons l’exemple flagrant des franchises : moins la prime de l’assurance auto souscrite est importante, plus la franchise à la charge de l’assuré est conséquente. En revanche l’objectif pour les assureurs est de pouvoir proposer des contrats peu chers tout en conservant des niveaux de garanties acceptables. Trois solutions sont proposées :
1. Réduire les coûts des contrats :
Internet a permis de réduire les coûts d’acquisition et de gestion. En effet, la possibilité pour les utilisateurs de contracter directement en ligne sans intermédiaire ou de modifier certaines informations (telles que leur lieu d’habitation par exemple) permet d’économiser des forces commerciales d’une part et des forces de gestion d’autre part.
2. Réduire les risques des assurés :
La mise en place de systèmes préventifs permet aux assurés de réduire les risques de survenance d’un sinistre. Le meilleur moyen pour y parvenir ? Les objets connectés. En effet, une solution peut-être, par exemple, de proposer aux assurés d’équiper leur véhicule de capteurs afin de limiter les chocs. C’est l’objectif de Park4U qui permet de garer son véhicule sans toucher au volant grâce à une application mobile (démonstration en vidéo ici).
Le contrat Habit@t de BNP Paribas Cardif en Italie est également un bon exemple de réduction des risques grâce aux objets connectés. En effet, l’installation imposée d’un système de capteurs dans la résidence de l’assuré permet de prévenir les menaces d’incendie, d’intrusion ou encore d’inondation.
3. Accompagner les clients :
Une meilleure connaissance client permet de proposer des contrats en adéquation avec ses besoins. Il est possible ici de penser au contrat Pay as you drive d’Amaguiz qui fixe la prime d’assurance en fonction du nombre de km parcourus par l’assuré. Il existe également de nombreuses assurances dites « à la carte ». C’est le cas de l’assurance santé d’Allsecur par exemple pour laquelle les souscripteurs estiment le niveau de couverture dont ils ont besoin selon un certain nombre de critères. Une offre personnalisée lui est ensuite proposée, ce qui permet une couverture millimétrée de ses risques.
Des opportunités nouvelles pour l’assurance low cost.
L’entrée en vigueur de la loi Hamon pourrait augmenter le succès des produits low-cost. En effet, cette loi prévoit que les assurés puissent résilier leur contrat à tout moment de l’année et ce sans contrepartie financière. Cela suscitera un turn over plus important des contrats d’assurance et par effet d’incitation, familiarisera les assurés avec l’assurance en ligne.
Ce n’est donc pas le moment pour les assureurs de négliger leur gamme de produits dits « low cost », mais, bien au contraire, de proposer des garanties pertinentes pour leurs assurés. Les contrats low cost étant dépourvus des garanties superflues génératrices de primes bénies, la rentabilité sur des volumes augmentant devra alors être assurée par une gestion du risque au plus juste.