A l’occasion de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, le Premier Ministre, Manuel Valls a présenté un plan d’économie de 50 milliards d’euros, dont l’objectif est de ramener le déficit budgétaire au-dessous du seuil de 3% du PIB. Et dans les coupes budgétaires, 10 milliards seront directement issues d’économies réalisées par l’assurance maladie.

Quels seront les impacts concrets sur le fonctionnement de la sécurité sociale ?

 Un manque de précisions engendrant des craintes

 L’effet d’annonce passé, plusieurs observateurs se sont interrogés sur la composition exacte de ces 50 milliards d’économie ; car si les réductions budgétaires sont inéluctables pour maîtriser les finances françaises, tout le monde ne pourra être gagnant. Concernant l’assurance maladie, face au manque de précisions du Premier Ministre, certains ont tout d’abord craint le déremboursement d’un grand nombre de médicaments, ou encore la fermeture de certains centres hospitaliers, en encourageant notamment la chirurgie ambulatoire, pour éviter une trop longue prise en charge des patients.

 Les actions concrètes envisagées par le gouvernement

 Interrogée sur France Info, Marisol Touraine, Ministre de la santé et des affaires sociales a voulu préciser les actions qui vont être entreprises par le gouvernement pour atteindre ces 10 milliards sur trois ans, en précisant bien qu’aucun déremboursement de médicament n’était à l’ordre du jour. Pourtant l’enjeu est de taille pour parvenir à ce rythme d’économie : il est envisagé de freiner la progression des dépenses de l’Assurance Maladie, l’ONDAM (Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie) passerait donc sous la barre des 2%, contre 3% en 2010. D’autres actions significatives seraient entreprises en ce sens, comme :

  • L’installation de médecin dans les zones de déserts médicaux, pour limiter les hospitalisations prolongées. Par ailleurs la FHF (Fédération Hospitalière de France) préconise également le groupement d’établissements pour partager les coûts, notamment pour des actes de chirurgie spécialisée.
  • L’optimisation de la gestion du système de sécurité sociale : en encourageant les professionnels de la santé à prescrire moins mais mieux, actions déjà initiées depuis 2013 ; et en supprimant les prescriptions abusives.
  • Faire baisser le prix des médicaments et favoriser les génériques, pour limiter le montant des remboursements.

 

Les réactions marquées face au plan d’économie

Suite à la présentation du Premier Ministre, plusieurs réactions vives ont souligné les imprécisions de ce plan ou son importance. Le 17 avril dernier, onze députés socialistes réclamaient en effet de baisser le plan à 35 milliards d’euros d’économie pour qu’il soit tenable, alors que l’opposition trouve au contraire que le plan n’est pas assez ambitieux.

Ce plan d’économie sera soumis à l’Assemblée Nationale ce 29 avril, reste à savoir si les précisions nécessaires auront été portées pour satisfaire tous les parlementaires PS et éviter à Manuel Valls de faire face à la fronde de son propre camp.