L’actualité autour des robots autonomes, notamment au service de particuliers, pousse à réfléchir sur l’impact de cette révolution industrielle sur le domaine de l’assurance et du risque en général.

Des robots de service autonomes

En effet, plusieurs services se développent autour de la robotique et les expérimentations se multiplient dans le monde entier.

Le transport est une des principales applications du robot de service. Easymile est une entreprise française spécialisée dans la conception de navettes électriques sans conducteur. Elles répondent aux enjeux de mobilité en centre-ville piétonnier, dans les campus, les business park, les aéroports… Leurs moyens de transport « doux » roulant entre 12 et 20 km par heure déambulent aujourd’hui à Tokyo.

Uber quant à lui continue de créer le buzz en annonçant le déploiement de taxis robots, une centaine de véhicules autonomes  en Pennsylvanie. Les clients du service de transport à la demande pourront commander un 4×4 Volvo équipé du système de conduite autonome concocté par ses ingénieurs. Uber double donc Google, Ford, General Motors, BMW ou Tesla, qui s’activent tous sur le sujet et qui se sont cantonnés pour l’instant à de l’expérimentation.

Autre application du robot : la livraison. Ainsi, à partir de septembre 2016, la Poste Suisse testera l’utilisation de robots de livraison à roues, conçus par la startup  Starship Technologies, circulant sur les trottoirs et dans les zones piétonnes. Ils sont capables de transporter jusqu’à dix kilogrammes sur environ six kilomètres, ce qui les destine aux livraisons de courte distance en zone urbaine.

Le géant japonais Sony a annoncé à l’IFA 2016 de Berlin qu’il travaillait sur un robot capable de créer une connexion « émotionnelle » avec les humains. Ce robot sera donc capable de tisser un vrai lien avec ses propriétaires, pour les aider dans leurs tâches quotidiennes mais aussi au niveau émotionnel.

Quels impacts sur le domaine de l’assurance ?

Ces exemples illustrent donc la multiplicité de services pouvant être fournis par des robots très autonomes et qui sont désormais en mesure d’effectuer des tâches qui relevaient auparavant de compétences humaines et d’interagir avec leur environnement. Mais que se passe-t-il en cas de dommages causés par ces robots et qui endosse la responsabilité pénale ?

Traditionnellement en droit, chacun est responsable de ses propres actions, ou de celles des gens ou des choses qu’il a sous sa garde. Les assurances permettent ensuite d’amortir le coût de cette responsabilité en cas de problème. Mais comment faire avec des robots de plus en plus intelligents et évolutifs dont le « maître » ne maîtrise plus tout à fait ? Et d’ailleurs, qui est le maître, entre le constructeur de la machine, le concepteur des algorithmes d’apprentissage, celui qui les implémente, ou l’utilisateur final ?

Dans un rapport transmis à la Commission européenne fin mai 2016, la commission des affaires juridiques du parlement européen suggère de doter les robots d’une personnalité juridique et de les soumettre à une obligation d’assurance. Ce rapport évoque la possibilité de doter les robots d’une personnalité juridique et la mise en place d’un régime d’assurance obligatoire, « en vertu duquel les fabricants ou les propriétaires de robots seraient tenus de contracter une police d’assurance couvrant les dommages potentiels causés par les robots. »

Il faut donc s’attendre, pour les robots, à des contrats d’assurances plus riches, en termes d’activités garanties, de risques couverts et d’exclusions associées, richesse due notamment à une appréhension, spécifique à l’assurance de responsabilité, du défaut potentiel de maîtrise du comportement du robot par l’assuré.