D’après une étude menée par le « Business Continuity Institute », 73,5% des entreprises interrogées affirment ne pas avoir une vision transparente de leur chaîne de production. Plus inquiétant encore, seules 26,5% d’entre elles affirment contrôler et auditer régulièrement toute leur ligne de production. Or, l’interruption d’une chaîne de production peut fortement perturber la vie d’une entreprise. Il est donc important et essentiel, afin de préserver la santé de son entreprise, de garder sous contrôle les risques qui y sont inhérents.  

A l’heure actuelle, plusieurs actions sont mises en place par les entreprises afin de sécuriser leur ligne de production, et bien que la prévention soit le maître mot en matière de management du risque, on remarque que des polices d’assurance commencent elles aussi à se faire une place dans les choix stratégiques des entreprises.

 

La complexification de la chaîne de production : compétitivité versus risque

La chaîne de production est un réseau, créé d’une multitude d’acteurs différents, permettant l’élaboration d’un bien fini. Avant, les chaînes de production étaient structurées de façon linéaire et bien souvent dépendantes d’une source d’énergie proche, comme une rivière pour les moulins. Aujourd’hui, les chaînes de production se sont grandement complexifiées et il n’est maintenant plus rare de voir des produits élaborés à partir de pièces provenant des quatre coins du monde.

Warehouse icons flatLa complexification de la chaîne de production a entre autres permis aux entreprises de baisser leurs coûts de production en allant se « sourcer » dans des pays moins chers ou plus spécialisés. Cette tendance se retrouve notamment chez le géant américain Apple avec son usine d’assemblage en Chine, des fournisseurs de composants aux 4 coins du monde et même en France, où la société STMicroelectronics fabrique le gyroscope des iPhones.

Cependant « plus ces chaînes sont longues et complexes, plus il devient difficile d’appréhender et de prévenir les risques d’incident ».

Les risques sont multiples, de différentes natures et surtout, pas toujours contrôlables. Les troubles politiques ou encore les catastrophes naturelles qui peuvent survenir en Asie, en Europe de l’est, en Afrique ou en Amérique latine mettent en danger les entreprises qui sous-traitent tout ou partie de leur production dans ces régions. Par exemple,  le séisme au Japon a secoué les chaînes de production du secteur automobile, électronique et chimique du monde entier. Alors que les inondations en Thaïlande, où se trouve 25% de la production mondiale de disques durs, a eu des conséquences très importantes sur tous les acteurs du secteur, mais également auprès des assureurs, forcés d’indemniser les sociétés touchées (15 000 producteurs au total).

Depuis 2012,  les trois sources principales d’interruption dans les chaines de production sont les suivantes :

  • interruption des services IT et de télécommunications
  • mauvaises conditions météorologiques
  • défaillance du prestataire

Ceci est d’autant plus préoccupant que le risque de catastrophes naturelles est amené à exploser dans les années à venir.

L’interruption de la chaîne de production : un risque financier non négligeable

Quand la chaine de production s’enraye, c’est toute l’activité de l’entreprise qui est mise en péril. En effet, parmi les entreprises ayant connu un arrêt de leur chaîne de production l’année dernière, plus d’un quart d’entre elles citent des pertes d’au moins 1 million d’euro par incident. Les plus grandes pertes culminent quant à elles à plus de 50, voire 100 millions d’euros par incident.  insurance

Outre les conséquences financières directes, les interruptions dans la chaine de production engendrent aussi :

  • une perte de productivité de l’entreprise dans 58,5% des cas,
  • une augmentation du cout de travail dans 47,5% des cas,
  • une perte des revenus dans 44,7% des cas,
  • des plaintes clients dans 40,6% des cas,
  • un impact négatif sur l’image de l’entreprise dans 34,6% des cas,
  • un problème de trésorerie dans 34,1% des cas.

Comme le conseille Sophie Mauvieux, responsable Risques et contrôle interne de Gemalto, « Ce risque doit être pris en compte et intégré dans les choix stratégiques, à tous les niveaux de l’entreprise »

Des moyens à la disposition des entreprises

 

dessin composition social CRMIl n’est donc plus à démontrer que les risques menaçant les chaines de production sont multiples et néfastes. Il est cependant important que les sociétés s’en rendent compte et agissent. Plusieurs actions sont à mener de la part des entreprises afin de prévoir et d’éviter des complications majeures… et les assureurs sont là pour les accompagner.

Le rôle des assureurs est double : d’une part, ils peuvent assumer un rôle préventif et accompagner leurs clients dans l’identification et la détermination d’une stratégie de gestion du risque et d’autre part, ils peuvent travailler à la mise en place d’un programme de couverture ajusté et efficace.

 

 

Pour commencer, il est conseillé de travailler en interne afin de prévenir des risques et d’en minimiser l’impact (Risk Assessment).

Et cela implique :

  • d’identifier et de contrôler régulièrement l’ensemble des fournisseurs,
  • d’établir des programmes de réduction du risque sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement,
  • de mondialiser et diversifier les approvisionnements,
  • de protéger la chaîne d’approvisionnement avec des solutions d’assurance,
  • d’améliorer les garanties existantes (capacités) dans les produits traditionnels,
  • de développer des produits de transfert adaptés au marché des pme-pmi (produits « light »).Aujourd’hui, les assurances peuvent couvrir notamment :
  • En plus de ce travail, en amont du risque, il est conseillé de se munir d’une police s’assurance spécifique afin de se couvrir contre les risques inhérents/spécifiques ? à sa chaine de production.
  • la perte d’exploitation suite à un dommage matériel survenu chez un fournisseur dans le cas d’incendie, explosion, bris de machines, effondrement, dégâts des eaux,
  • la perte d’exploitation suite à une rupture de services (eau, gaz, électricité,…).

 

En 2014, parmi les entreprises ayant perdu plus de 250 000€ à cause d’une interruption de leur chaine de production, seules 60% d’entre elles étaient assurées. Le rôle des assureurs est donc plus que jamais déterminant au sein des entreprises d’autant plus que les risques qui pèsent sur les chaines de production sont susceptibles de s’accroitre à l’avenir.