Les risques climatiques concernent l’ensemble de la population française. Les particuliers peuvent souscrire à des assurances multirisques pour leur voiture ou leur domicile et ainsi être indemnisés en cas de grêle ou de tempête.

Mais qu’en est-il des agriculteurs et éleveurs ? Leurs surfaces cultivables subissent aussi les aléas climatiques ; leur production  et leurs revenus sont donc directement impactés.

Depuis quelques années, les assureurs proposent des produits permettant aux acteurs du secteur agricole de couvrir ces risques et donc de stabiliser leurs coûts de production et leurs revenus. PACIFICA, filiale de Crédit Agricole Assurances, innove en proposant une assurance-prairie aux éleveurs français.

 

Les risques climatiques en agriculture : la situation actuelle

 

risque climatique agricole : la sécheresseAujourd’hui, le taux d’équipement en assurance des agriculteurs est bas en France. Seules 35% des surfaces de grandes cultures et 20% des surfaces viticoles sont couvertes. En effet, les acteurs du secteur font en général appel au Fonds National de Gestion des Risques Agricoles, un fonds public géré par la Caisse Centrale de Réassurance. Celui-ci verse des indemnités en cas de calamités agricoles (aléas climatiques définis comme non assurables).

Cependant, deux éléments plaident pour un changement de pratique :

  • La couverture est forfaitaire et est souvent bien loin de la situation individuelle de chaque exploitation (indemnisation parfois insuffisante, niveau de couverture non personnalisable…) ;
  • L’Union Européenne encourage l’État français à se désengager. Le périmètre du FNGRA diminue. De moins en moins d’événements sont considérés comme étant des calamités agricoles : les risques couverts par le fonds sont ainsi petit à petit transférés vers des assureurs privés.

 

De nouveaux produits assurantiels arrivent sur le marché et tentent de répondre aux besoins des agriculteurs. L’attente est d’autant plus grande que les événements climatiques de 2014 ont été particulièrement destructeurs : ils représentent 2,2 milliards d’euros d’indemnisation annuelle, soit plus d’un demi-milliard de plus que l’indemnisation annuelle moyenne de ces vingt dernières années.

  

La réponse innovante de PACIFICA

 

PACIFICA, filiale de Crédit Agricole Assurances, fait partie de ces acteurs présents sur le marché depuis 2005. L’entreprise assure les exploitations agricoles (céréales, fruits, vignes, maïs…) contre les événements climatiques comme la grêle, le gel ou la sécheresse. Grâce aux garanties proposées, PACIFICA permet aux agriculteurs de sécuriser leur rendement et de limiter l’impact financier d’un événement climatique.

 

Un nouveau produit…

Dans une optique d’amélioration de son offre, PACIFICA innove avec un nouveau produit, une assurance-prairie en partenariat avec AIRBUS Defence & Space :

Jusqu’alors, les éleveurs ne disposaient pas de couverture en cas de déficit de fourrage pour leurs bêtes (sécheresse importante frappant les prairies). Ils devaient acheter à leurs frais des aliments de substitution qui coûtent plus cher que le fourrage.

À partir du 15 juin, tout change : les exploitants pourront assurer leur récolte de foin grâce à l’assurance-prairie de PACIFICA : en cas de baisse de production, l’assurance couvrira le rachat d’aliments en fonction du capital assuré, du type de prairie et du montant de la franchise.

 

…fondé sur l’estimation d’un indice de production

Tout l’enjeu réside dans l’estimation de la baisse de production. Si elle est trop grossière, la couverture ne sera pas adaptée aux besoins individuels des éleveurs, comme avec le forfait du FNGRA. Une surestimation engendrerait une mauvaise performance technique pour l’organisme assureur, une sous-estimation ne permettrait pas à l’éleveur de faire face à l’aléa climatique.

des images satellites pour assurer les risques climatiques agricolesD’où le partenariat avec AIRBUS Defence & Space, acteur de référence de l’industrie spatiale. L’entreprise dispose de programmes scientifiques en lien avec l’environnement. Dans ce cadre, les observations des satellites Spot 6 et Spot 7, qui ont ratissé l’ensemble des prairies françaises pendant douze ans, ont alimenté une base de données extrêmement complète.

Grâce à celle-ci, PACIFICA et AIRBUS D&S ont développé un Indice de Production Fourragère (IPF). Après cinq années de recherche, la corrélation entre cet indice et la pousse réelle a été scientifiquement établie. Résultat : la baisse de production des prairies est mesurée par satellite à l’échelle de la commune. L’indemnisation se déduira donc directement des variations de l’IPF.

 

On assiste à l’apparition de la première assurance indicielle (i.e liée à l’IPF) de France calculée à partir d’imagerie satellite.

 

L’assurance indicielle, une aubaine pour les petits agriculteurs, mais un marché encore risqué

 

Les atouts de l’assurance indicielle…

L’assurance indicielle de PACIFICA dispose de plusieurs avantages pour conquérir le marché. Tout d’abord, le paiement de l’indemnité est rapide car, contrairement à une assurance classique, il n’est pas nécessaire de programmer une visite des prairies touchées pour estimer les dégâts. En effet, l’indemnisation est débloquée directement et est fonction des données relatives à l’IPF de la zone sinistrée. Ce dispositif de paiement rapide favorise les petits agriculteurs qui, en cas d’aléas naturels, ont besoin de flexibilité et de réactivité.

Ensuite, ce type d’assurance réduit les aléas moraux. Les données utilisées pour calculer l’IPF sont objectives et seront mises gratuitement à disposition de tous dès l’automne 2015. De ce fait, les individus ne pourront pas détourner une situation à leur avantage, ce qui permet à l’assureur de gérer plus aisément le risque de fraude.

 

…pour quels risques ?

Cependant, ce type d’assurance comporte aussi des risques :

  • Le risque de corrélation: même si la corrélation Indice / pousse réelle a été prouvée scientifiquement (voir paragraphe précédent), il se peut qu’à l’usage des écarts apparaissent. Une fragilisation de la corrélation pourraient entraîner le déclenchement de paiements sans qu’il n’y ait de perte pour l’éleveur, ou, à l’inverse, la non indemnisation de pertes pourtant réelles. Le résultat technique du produit de PACIFICA pourrait en pâtir.
  • Le risque de marché : comme évoqué précédemment, le taux de pénétration sur le marché « aléas climatiques et agriculture » est faible. Or, qui dit peu de souscripteurs, dit peu de mutualisation possible des risques assurantiels. Le secteur viticole illustre ce phénomène: les assureurs ont enregistré six exercices déficitaires depuis 2005 (ratios combinés > 100%).

 

Les perspectives de PACIFICA

Afin de pallier ces risques, PACIFICA et les autres acteurs du marché ont pour objectif d’augmenter ce taux de pénétration. À horizon 2020, la cible est de couvrir environ 60 à 70% des surfaces agricoles françaises, pourcentage comparable au taux de pénétration aux USA ou au Canada. Une diversification des zones géographiques couvertes ainsi qu’une augmentation du nombre d’assurés  permettrait une meilleure mutualisation et donc potentiellement un meilleur équilibre technique.

Si PACIFICA s’inscrit par ailleurs dans une démarche d’amélioration continue avec AIRBUS Defence & Space  (renfort de la précision de l’IPF à l’usage : données, résolution, corrélation), le succès pour l’assureur sur ce nouveau créneau est « assuré » !