Une grande majorité des épargnants viennent chercher dans l’assurance-vie un investissement sûr et peu soumis aux fluctuations boursières. Avec les fonds en euros, les assureurs offrent des placements adossés à des obligations d’état, avec un rendement annuel qui pouvait monter jusqu’à 4% en 2014, et de 2,5% en moyenne. Malheureusement la Banque Centrale Européenne, dans une mesure de sauvegarde économique, a baissé les taux obligataires, les OAT à 10 ans rapportent moins de 0,5%. Les rendements des fonds en euros en 2015 risquent de baisser en dessous de 2% et de diminuer encore plus les années suivantes. Pour limiter la baisse les assureurs-vie ont la capacité de lisser la chute des rendements, grâce aux provisions constituées d’une part et aux stocks d’obligations d’autre part. Mais ce repli bien qu’amorti sera bien réel et non palliatif.

Des frais qui pèsent plus que jamais sur le rendement

Pour la majorité des clients novices, le taux servi reste bien au-dessus du taux du livret A à 1%. Malheureusement les fonds en euros de l’assurance-vie classique engendrent des frais multiples qui abaissent le rendement final. Par exemple les frais d’entrée peuvent valoir entre 2% et 5% de chaque versement, ils restent cependant négociables. Il y a aussi des frais d’arbitrages qui sont prélevés à chaque modification de l’allocation de ses actifs, ainsi que les frais de gestion qui vont jusqu’à 1% du capital par an.

Après un simple calcul, le client se retrouve au final avec un taux inférieur à 1%, voire 0%. L’assureur pourrait aussi accuser des pertes si ses frais de gestion dépassent les rendements. L’impact serait le désistement des clients.

 Faire accepter plus de risque en assurance-vie

Pour améliorer les rendements, la solution des assureurs est de proposer d’investir une partie de l’épargne sur des supports plus risqués, des supports en unités de compte (UC). Tout cela est présenté généralement sous l’appellation marketing « bonus de rendement», par exemple si le client investit à hauteur de 20% minimum en UC, il peut profiter d’un taux de rendement bonifié sur le versement sur le fonds en euro. Mais cela ne concerne que le montant du versement en question et non l’ensemble des sommes présentes sur le contrat.

La question est de savoir si le client acceptera une plus grande part de risque. Il semblerait que oui ça fonctionne, actuellement 30% de l’épargne déposée sur les contrats multi supports de Groupama Gan Vie est investie en unités de compte. Et peut-être aussi, est-ce là la chance des produits euro-croissance, qui panachent investissement en UC et sur des fonds en euro, avec un risque limité sur la durée pour l’épargnant.