Alors que l’on voit fleurir des offres publicitaires à destination des conducteurs pénalisés par des «malus», l’assurance auto, marché saturé, est-elle bousculée avec l’arrivée de nouveaux acteurs ?

Il semblerait que le secteur se transforme plus qu’il n’y paraît, avec notamment la modification du comportement des assurés.

Des conducteurs particuliers 2.0 qui n’hésitent pas à comparer et souhaitent rouler moins cher

Ces dernières années ont vu arriver la vague de l’autopartage en France après l’avènement du covoiturage qui a séduit bon nombre d’automobilistes. On ne compte plus les nouveaux moyens de « consommer » la voiture : qu’il s’agisse d’Autolib ou bien des sites qui permettent de mettre en relation les automobilistes : Blablacar, Covoiturage,…..

Cette vague traduit l’engouement des français – à l’heure actuelle majoritairement des citadins de moins de 25 ans – pour des modes de déplacement moins onéreux qui divisent les coûts de possession d’un véhicule (jusqu’à 8 000 € par an, en intégrant les primes d’assurance).

La conception historique de la voiture comme propriété et utilitaire change au profit d’un « service voiture » : je ne l’utilise que lorsque j’en éprouve le besoin, en limitant au maximum les « frais » liés comme le parking, l’assurance,….

Par ailleurs, les conducteurs adoptent une attitude « éco-citoyenne » et sont de plus en plus des consommateurs aguerris des comparateurs sur Internet ; ils sont donc mieux renseignés et n’hésitent pas à faire jouer la concurrence.

Des professionnels circonspects qui concentrent les efforts sur les économies

Les propriétaires de flottes ont appuyé sur l’accélérateur des achats de véhicules moins polluants en émission de CO2, fortement incités par des dispositifs fiscaux spécifiques tels que la TVS (Taxe sur les véhicules de société). Dans certains cas, on constate des entrées timides dans l’hybride comme chez Siaci Saint-Honoré.

D’autre part, les professionnels du secteur jouent également sur la taille de leur parc en contenant au maximum leur augmentation, voire diminuant leur volant de voiture particulière et font parfois appel à des experts de la gestion de flotte pour les aider à réduire les coûts.

Face à la crise qui frappe le secteur des loueurs, bon nombre d’acteurs ont mis la clé sous la porte ou ont été absorbés par des concurrents ; il s’agit d’une concentration du secteur qui n’est pas forcément à l’avantage des assureurs dont les clients dont la taille ne cesse de croître voient leur puissance de négociation décuplée.

Les assureurs incités à innover pour capter les nouvelles tendances et contrer l’arrivée de nouveaux acteurs

L’assurance automobile est un marché où assureurs, bancassureurs, et des assisteurs se livrent à une rude concurrence.

L’innovation passe par exemple par une adaptation des contrats d’assurance aux nouveaux besoins des clients. Désormais, certaines compagnies proposent à leurs assurés des contrats modifiés qui intègrent des offres d’adaptation au kilomètre.

Les nouveaux modes de consommation des clients, non seulement l’autopartage, mais l’arrivée des voitures électriques avec l’apparition de nouveaux risques (vol de câbles ou de batteries), poussent les assureurs à revoir leurs offres.

On assiste par exemple à une mutation des contrats d’assurance vers des services orientés « assistance à usage » pour accompagner les assurés tout au long de leurs usages de la voiture ou de tout autre moyen de locomotion.

Le cas de l’autopartage recèle lui de nombreuses spécificités. Quand il est fait entre particuliers sans organisation particulière, la situation est plus complexe car l’assurance repose sur le véhicule, ce qui peut entraîner des complications si des copropriétaires souhaitent individualiser les risques alors que le droit des assurances fixe des limites en matière d’individualisation de l’assurance de véhicule partagé à des fins économiques.

De nouvelles initiatives venant des courtiers

En raison d’un marché tendu, certains assureurs se retirent du marché de l’assurance de flotte ce qui diminue le volant des offres disponibles. Ce sont les courtiers qui réagissent, notamment pris en tenaille entre assurés qui veulent faire toujours plus d’économies et assureurs qui cherchent à conserver leur marge.

Les courtiers lancent donc de nouveaux services pour pallier ces manques à gagner, que ce soit la gestion de risques en auto-assurance pour le compte de clients, la restitution des véhicules de particulier en location longue durée ou le développement d’accès à un réseau de réparateurs agréés.