Le 11 Septembre 2014, s’est tenue à Paris la conférence sur l’impact des objets connectés sur le secteur de l’assurance. Lors de cette journée organisée par le Laboratoire Assurance Banque (LAB), plusieurs intervenants ont pris la parole, parmi lesquels des représentants de Covéa, Filassistance ainsi que Patrick Durand, Senior Manager au sein de Solucom. Ils ont, à tour de rôle, évoqués les dernières tendances en la matière mais surtout les enjeux, les facteurs clés de succès et les nouveaux risques créés.

Les objets connectés s’immiscent dans l’assurance

La maison, la santé et la voiture connectées Le digital est plus que jamais au cœur de l’actualité. Nous avions mentionné précédemment le HealthKit d’Apple qui pourrait bien révolutionner le secteur de la santé mais ce n’est pas la seule innovation sur le marché.
Qu’ils s’agissent des secteurs de la santé, de l’habitat ou bien encore de la voiture connectée, les nouveaux outils sont nombreux et risquent de complètement modifier le monde de l’assurance dans les années à venir. Entre 2010 et 2014, le nombre d’objets connectés est passé de 4 milliards à 15 milliards selon l’Idate et d’ici à 2020, on estime que ce nombre atteindra 50 milliards, soit en moyenne 6 objets connectés par personne.

Les assureurs face à de nouveaux enjeux

Les enjeux pour les assureurs sont donc nombreux, notamment celui de nourrir l’image de marque et de passer d’une logique d’indemnisation à une logique de service. La concurrence quant à elle pousse aussi à innover pour ne pas se laisser distancer et pour ainsi consolider ses parts de marché. Un autre enjeu important est la meilleure connaissance des habitudes et des comportements des consommateurs ce qui permettra d’adapter la tarification et de personnaliser les services offerts. Pour finir, les coûts seront rationalisés à travers la prévention et la réduction du nombre de sinistres ainsi que la lutte contre la fraude.

Les facteurs de succès

Prendre part à cette révolution est vital pour les assureurs, mais ils ne réussiront qu’à certaines conditions :

  • Proposer des services à forte valeur ajoutée, fondés sur une tarification personnalisée et un accompagnement complet offrant une nouvelle expérience client.
  • Gagner la confiance des consommateurs et diminuer les inquiétudes face à la sécurisation des données personnelles à travers un contrat complètement transparent quant à leur usage. Problème d’autant plus d’actualité suite aux récentes failles de l’iCloud d’Apple.
  • Créer ou s’intégrer à de nouveaux écosystèmes avec de nouveaux acteurs (start-ups, industriels, collectivités locales) et reposant sur de nouveaux types de partenariats.
  • Adapter leurs méthodes de travail et leurs systèmes d’information  avec des équipes plus agiles pour pouvoir collecter, stocker et traiter des données plus nombreuses et moins structurées et en garantir la sécurité.

Un futur mêlé d’incertitudes

Cependant, en modifiant les produits d’assurance, cette révolution va entrainer de nouveaux risques qui devront être pris en charge. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir qui va s’en charger. Prenons l’exemple de la voiture connectée, destinée à devenir à terme totalement autonome. Qui alors indemnisera l’assuré en cas d’accident dans une voiture « sans conducteur » ? Le fournisseur des cartes ? Le fournisseur du logiciel ? Le fournisseur des capteurs ? Celui de la voiture ? L’assureur ?

Les questions et les incertitudes restent encore nombreuses mais une chose est certaine, la révolution est déjà en marche et il faut s’attendre à assister à une modification du paysage des assurances dans un futur proche.