Via le « mécénat », des assureurs financent des opérations de sensibilisation dans les écoles.  Si AXA est aujourd’hui sous la lumière des projecteurs, la tendance semble généralisée. Le marketing s’est-il invité dans les salles de classe ? Quels sont les risques à prendre en compte avant d’envisager de retourner sur les bancs de l’école ?

 Quand l’assureur veut jouer à l’instituteur….

Depuis l’automne dernier, il est donné la possibilité aux élèves de CM2 de passer le permis ! Cette opération a beau être menée par la gendarmerie nationale, il s’agit, vous l’aurez sans doute compris, du « permis internet ». L’objectif est de sensibiliser parents et élèves aux dangers de la toile.

Cette opération, aussi louable soit-elle, ne fait toutefois pas l’unanimité auprès de plusieurs syndicats d’inspecteurs de l’Éducation Nationale. En cause, le financement de l’opération par AXA prévention, association de loi 1901 dont la mission est «  la pédagogie et l’éducation aux risques » et la distribution de livrets aux couleurs de l’assureur.

Axa prévention se défend en soulignant que la tendance est généralisée. Céline Soubrane, secrétaire général de la filiale s’est exprimée sur France Inter sur la question : « on ne comprend pas bien pourquoi aujourd’hui les syndicats se cristallisent sur notre présence à nous puisqu’aujourd’hui il y a d’autres partenaires privés soutiennent des actions d’éducation dans les écoles ». Sont visés, Generali et Maif qui financent également des programmes similaires depuis bientôt 10 ans.  À cet égard, Generali a reçu en 2006 le grand prix Stratégies de l’événement grand public d’information d’intérêt général.

…n’y-t-il pas des risques à prendre en compte ?

Le coût de l’opération menée par AXA est estimé à 300 000 euros par an : il couvre la fourniture de quelques 37500 kits pédagogiques à destination des ensignants et des livrets pour les enfants.

Stratégie commerciale ou mécénat ? Sans doute un peu des deux. Si le mécénat cherche à promouvoir toute activité relevant d’utilité publique (recherche, innovation, environnement, éducation,…) lorsqu’une entreprise  s’y adonne, la notion de contrepartie n’est pas loin ! Déductions fiscales, bénéfices image sont autant de leitmotiv concurrençant la poursuite de l’intérêt général.

Gare au risque image, faute de quoi les intérêts de l’assureur feraient de l’ombre aux retombées positives du mécénat !