Grâce à la BPCE, les pièces de monnaie et les billets seront-ils bientôt de l’histoire ancienne ? Leur nouveau produit compte en tout cas s’imposer dans l’écosystème des nouveaux moyens de paiements : Dilizi ou l’avènement des paiements par carte bancaire ?

Passage en caisse

Logo BPCELe 28 janvier dernier, le groupe Banque Populaire Caisse d’Épargne (BPCE) annonçait le lancement de son produit Dilizi. À destination des très petites et moyennes entreprises ainsi que des professions libérales, l’outil fait office de caisse enregistreuse mobile. Comment ? Un terminal de paiement électronique (TPE) communique via Bluetooth avec le smartphone ou la tablette du commerçant et lui permet de gérer les encaissements, un catalogue de produits ou encore de suivre finement ses transactions. Le prix ? En plus des 49€ à payer pour le terminal, 2% du montant des paiements sont reversés à l’établissement bancaire ; tout cela sans engagement. Si l’on compare Dilizi aux offres avec engagement (de 24 à 48 mois) des banques, le constat est sans appel : de 15€ à 50€ hors taxes par mois rien que pour la location du matériel avec un taux de commission qui ne s’éloigne pas assez de celui de Dilizi pour être attractif (entre 1,5% et 3% selon les montants et les volumes de transaction). Outre le côté séduisant des tarifs, Dilizi souligne le gain de confiance du consommateur envers le commerçant lorsqu’on lui propose de payer par carte : le TPE devient un réel levier de fidélisation.

Un moyen de paiement ayant déjà fait ses preuves

Logo PaylevenAvec Dilizi, la BPCE s’aventure sur un marché déjà bien occupé. Payleven, créé en 2012 en Allemagne, propose un service en tous points similaires avec une présence sur de nombreux marchés européens (en beta-test en France) mais aussi au Brésil. Même chose aux États-Unis avec Square et ses 13 milliards de dollars de transactions l’année passée lancé il y a maintenant cinq ans par le fondateur de Twitter, Jack Dorsey. Côté français, le groupe Crédit Agricole proposera en avril prochain sa propre solution déclinée en Monem Mobile pour le réseau LCL et Smart TPE pour la banque des agriculteurs. Enfin Izettle, déclinaison suédoise, offre les mêmes services.

 

Dilizi, pourquoi ça peut marcher ?

Avec autant de concurrents, on pourrait craindre pour le succès de Dilizi mais c’est sans compter sur ses atouts. Tout d’abord, Dilizi est porté par deux banques connues du grand public : point positif pour l’artisan souhaitant se doter de ce nouveau moyen de paiement et qui sera rassuré par son interlocuteur habituel, en agence. Cet avantage de la proximité n’entrave en rien le fait que l’offre de la BPCE est une solution « clé-en-main » : la commande peut se faire en quelques clics sur internet et, quelques jours plus tard, le commerçant reçoit son matériel. De plus, parmi les 740 000 PME identifiées comme cibles par la BPCE, nombreuses sont clientes à la Caisse d’Épargne ou à la Banque Populaire : les prospects sont donc à portée de terminal ! D’autre part, face à ses concurrents directs, Dilizi est économique : par comparaison, Payleven facture 79€ le lecteur de cartes et prélève 2,75% à chaque transaction. Enfin, Square, malgré ses milliards de dollars de transactions et son style et marketing léchés, à l’américaine, brille par son absence en France. Pour le moment uniquement pensé pour des consommateurs américains utilisant la bande magnétique de leur carte alors que nous utilisons principalement la puce de nos cartes bancaires, Square devra s’adapter au marché français s’il veut venir concurrencer Dilizi. Point d’étape dans quelques mois.